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  • COLLEGE DE L’ESPERANCE

    BP :  13450

            YAOUNDE

    TEL : 22 20 95 21

    Année Scol. 2010-2011

    Département de Français

    BACCALAUREAT BLANC  N°1

              EXAMINATEUR : M. OMBAKANE

    Epreuve Littérature

    Durée :  2H

    Coef :2

    Classe :Tle ACD

     Le candidat traitera un seul sujet à son choix.

     SUJET DE TYPE I : CONTRACTION DE TEXTE ET DISCUSSION

     « Pourquoi toutes les plaintes contre la télévision sont sans objet »

                 La télévision crétinise : telle est la thèse simple à laquelle aboutissent toutes les théories sur les médias généralement admises, qu’elles soient finement filées ou grossièrement tricotées. Cette constatation, que l’on fait habituellement sur un ton plein d’affliction, admet quatre variantes principales.

                 D’un âge respectable, la thèse de la manipulation vise la dimension idéologique qu’on attribue aux médias : elle les considère avant tout comme des instruments de domination politique. Profondément enracinée à l’origine dans la traduction de la gauche, bien que la droite se fasse un plaisir de l’adapter à ses besoins, elle ne s’intéresse qu’aux contenus qui  déterminent soi-disant le programme des grands médias. Ses critiques, fondées sur des conceptions traditionnelles de la propagande et de l’agitation, conçoivent le média comme un contenant indifférent, déversant des opinions sur un public réputé passif. Ces dernières, qui sont considérées comme fausses selon le point de vue particulier de chaque critique, ne peuvent, dans un tel schéma, qu’être génératrices de fausse conscience. Des méthodes plus affinées de la critique de l’idéologie élargissent cette « relation d’aveuglement », en attribuant à l’adversaire des intentions toujours plus subtiles et sournoises. C’est alors une séduction aux artifices difficilement pénétrables qui prend la place de l’agitation directe : le consommateur, qui ne se doute de rien, est persuadé par ceux qui tirent les ficelles et ne sait même pas comment cela lui arrive.

                 Les arguments de la thèse de l’imitation sont au contraire essentiellement moraux. A ses yeux, la consommation médiatique est avant tout dangereuse pour les mœurs : qui s’y adonne s’accoutume au libertinage, à l’absence de responsabilité, au crime et à la violence. Elle a pour conséquences subjectives des individus insensibles, endurcis et obstinés, la perte des vertus sociales, et une dissolution générale des mœurs pour conséquences objectives. Cette forme de la critique des médias s’alimente d’une manière immédiatement reconnaissable à des sources bourgeoises : on y retrouve les motifs, qui au XVIIIe siècle déjà, étaient ceux des vaines mises en garde de la jeune critique culturelle contre les dangers de la lecture des romans.

                 Le soupçon que nourrit la thèse plus récente de la simulation relève de la théorie de la connaissance. Elle est également plus moderne dans la mesure où, tenant compte de tout le développement technique des médias, elle prend aussi au sérieux l’existence de la télévision, ce que l’on ne saurait affirmer de celles qui l’ont précédée. Le média, selon elle, met le spectateur hors d’état de distinguer entre la réalité et la fiction ; il rend la réalité originelle méconnaissable ou la remplace par une seconde réalité, fantomatique. Une version plus poussée, qui se veut même à l’occasion positive, inverse ce rapport et affirme que la distinction entre réalité et simulation n’a plus de sens dans les conditions sociales données

     

    La quatrième thèse, vers laquelle convergent toutes les précédentes, est celle de l’abrutissement. Elle prend peu à peu la consistance d’une déclaration anthropologique : les médias , à l’en croire, altéreraient non seulement l’esprit  critique et le discernement, la substance morale et politique, mais aussi la perception elle-même, voire l’identité psychique de leurs utilisateurs. Ils produiraient ainsi, si on les laissait faire, cet homme nouveau que l’on peut se représenter, au choix, comme un zombi ou un mutant.

                 Toutes ces théories manquent de solidité. Non seulement leurs auteurs estiment pouvoir se passer de preuves, mais ils ne se font même aucun souci au sujet de ce critère minimal qu’est la plausibilité. Ainsi, pour ne donner que cet exemple, personne n’a pu jusqu’ici nous présenter, hors d’une clinique psychiatrique, un seul « téléspectateur » incapable de distinguer si une scène de ménage a lieu sur l’écran, dans une émission de la série en cours de projection, ou bien à la table où il prend son petit déjeuner. Mais cela ne paraît pas déranger les partisans de la thèse de la simulation.

                                           Hans Magnus ENZENSBERGER, Médiocrité et folie,

                       Traduit de l’allemand par Pierre Gallissaires et Robert Simon, Gallimard, 1991.

     I- Résumé                             8pts

                Ce texte comporte 669 mots. Vous le résumerez en 167 mots. Une marge de 17 mots en plus ou en moins est admise. Vous mentionnerez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

     

    II- Discussion                    10pts

     L’auteur de ce texte estime que toutes les plaintes contre la télévision sont sans objet.

    Vous direz, dans un développement argumenté illustré d’exemples tirés de votre observation des médias, si vous partagez ce point de vue.

     

     

     SUJET DE TYPE II : DISSERTATION

               Guillaume Apollinaire à propos de l’écrivain déclare : "L’écrivain du 20ème siècle doit être un écrivain nouveau tant sur le plan de la forme que sur le plan du fond".

               Justifiez la pertinence de ces propos à la lumière des poèmes d’Alcools.

     

     


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    BP :  13450

            YAOUNDE

    TEL : 22 20 95 21

    Année Scol. 2008-2009

    Département de Français

    BACCALAUREAT BLANC N°2

     EXAMINATEUR : M. OMBAKANE

    Epreuve de Littérature

    Durée : 4h

    Coef :

    SERIE : ACD

     

    SUJETS AU CHOIX

     Sujet de type 1

     PROGRES ET CIVILISATION

                « Progrès et civilisation » sont des mots que chacun de nous prononce chaque jour, comme si personne n’avait aucun double sur leur signification, et si tout le monde était d’accord sur leur définition. Pourtant, nous serions tous bien embarrassés si nous devions en donner une signification précise, ou si nous devions répondre à cette question : ces mots sont-ils synonymes ou expriment-ils des choses différentes ? Et dans ce cas, où est la différence ? Bref nous employons ces mots étant persuadés qu’ils désignent une chose très importante, mais sans savoir exactement ce qu’est cette chose si importante pour nous. Au fond, ce que notre époque entend par le mot « progrès » ce sont les inventions et les découvertes qui ont depuis un siècle tellement augmenté le pouvoir d’une partie de l’humanité. Cette idée, au moins, est précise.

    Mais, elle semble trop étroite et insuffisante. Progresser implique l’idée qu’on a acquis un bien que l’on ne possédait pas ou anéanti un mal dont on souffrait ; l’idée de progrès suppose donc une définition du bien et du mal, sur laquelle on serait d’accord. Ceci pose, on peut admettre que tout l’effort que l’homme fait pour créer des instruments ou pour découvrir des notions qui lui permettrons d’écarter les dangers et les causes de la douleur dont il est entouré est un bien et par conséquent un progrès. Ainsi entendu, le progrès ne se limiterait pas aux inventions et découvertes des deux derniers siècles ; il faudrait l’étendre à tous les efforts que l’homme a fait pour créer et la science, qui lui servent pour vivre, depuis la découverte des métaux, la culture des plantes, la domestication des animaux, jusqu’aux toutes dernières inventions en passant par les explorations des planètes. Dans  ce sens, l’histoire de l’humanité peut apparaître comme un immense progrès.

                En outre, si l’idée de progrès suppose une définition du bien et du mal, s’il n’y a  de progrès que lorsque le bien augmente et le mal diminue, il est évident que pour identifier le progrès avec les découvertes et les inventions, il faudrait admettre que tout ce que nous pouvons faire grâce aux découvertes et aux inventions est bon. C’est encore une conclusion devant laquelle le bon sens et le sens moral se cabrent. D’après une telle théorie, il faudrait conclure que la guerre mondiale a été un progrès sur les guerres précédentes, parce qu’elle a tué dix millions d’hommes au lieu d’en tuer quelques dizaines de milliers, comme les guerres du XIIIe siècle.

                Il est évident que la science et la technique peuvent servir pour poursuivre des fins qui semblent à notre conscience mauvaises. Dans ce sens, elles ne devraient pas être des progrès, si nous envisageons le progrès comme une augmentation du bien et une diminution du mal. C’est d’ailleurs ce que nous admettons confusément, quand nous nous refusons à confondre le progrès et la civilisation ; tout en étant incapables de les distinguer.

                La civilisation, comme le progrès, implique l’idée qu’on a acquis un bien qu’on ne possédait pas ou éliminé un mal dont on souffrait ; la civilisation est pour nous un état meilleur que la barbarie, bien que nous ne sachions pas exactement en quoi il est meilleur. Parfois nous pensons qu’il est meilleur par le plus grand raffinement des goûts, tantôt par une plus grande douceur des moeurs, tantôt par un plus fort esprit de justice et d’humanité. Mais nous sommes tous d’accord que ces biens, quels qu’ils soient ne sont pas nécessairement liés au progrès de la science et de la technique.

                                                                            GUGLIELMO PERRERO

    Contraction de texte

    Résumé.10pts :   Ce texte comporte environ 800 mots, vous le résumez en 200 mots. Une marge de 10% de plus ou de moins est tolérée.

     

    Discussion 10pts : « il est évident que la science et la technique peuvent servir pour poursuivre des fins qui semblent à notre conscience mauvaises ». Que vous suggère ces propos du critique ?

     

    Sujet de type 2

    Commentaire composé

    LE  NOTAIRE

                La vie m’a beaucoup appris. Le racisme n’est qu’une négation irréelle de la finitude, une volonté vaine, insatisfaite de soi, qui se venge des limites qu’imposent à tout homme l’univers et l’histoire. Tel Blanc minable qu’écrasent ses propres structures sociales se rengorge à la vue d’un Noir. Une joie sombre dépoussière le regard de tel autre qui entend parler de sales nègres. Combien de nos pauvres hères se délectent de l’idée que, malgré tout, la nature les a faits supérieurs à certains hommes ? Au moment où l’Occident suscitait la classe ouvrière, que d’extravagances n’a-t-on pas colportées sur l’Afrique afin de persuader les prolétaires que le destin les sauvait de la vie végétative des nègres ! Ce siècle même recourt au racisme pour mieux exploiter le peuple en l’obligeant à se tromper de colère. Comme les sornettes d’autrefois n’ont plus de consistance, on  clame, on peint, on dessine partout  la grande misère des nègres. La seule manière pour un Blanc exploité de se sentir encore l’égal de ses frères est de croire qu’une mission d’aide et de civilisation incombe de toute éternité à la race blanche. Aider les miséreux sans jamais abolir la misère, déplorer, sans plus, la prétendue infériorité des Noirs tels sont les noeuds de l’histoire mondiale.

                                         LA CROIXDUSUD, J.NGOUE, Acte III Scène IV

     

     

    Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez, sans dissocier le fond de la forme, montrer commentla Notaire, tout en désavouant les fondements du racisme, fait un procès de l’occident.

     

    Sujet de type 3

    Dissertation

    Sujet :

     « Les grands poètes et les grands   artistes ont pour fonction sociale, de renouveler sans cesse l’apparence que revêt la nature aux  yeux  des hommes ».

    Commentez et discutez cette assertion de Guillaume Apollinaire en prenant appui sur les œuvres de notre programme.

     


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    TEL : 22 20 95 21

    Année Scol. 2010-2011

    Département de Français

    EXAMEN BLANC N°1

              EXAMINATEUR : M. OMBAKANE

    Epreuve Littérature

    Durée :  2H

    Coef :2

    Classe :Tle ACD

     

    Le candidat traitera un seul sujet à son choix.

     

    Sujet de type I : Contraction de texte et discussion

     

    « Pourquoi toutes les plaintes contre la télévision sont sans objet »

     

                La télévision crétinise : telle est la thèse simple à laquelle aboutissent toutes les théories sur les médias généralement admises, qu’elles soient finement filées ou grossièrement tricotées. Cette constatation, que l’on fait habituellement sur un ton plein d’affliction, admet quatre variantes principales.

     

                D’un âge respectable, la thèse de la manipulation vise la dimension idéologique qu’on attribue aux médias : elle les considère avant tout comme des instruments de domination politique. Profondément enracinée à l’origine dans la traduction de la gauche, bien que la droite se fasse un plaisir de l’adapter à ses besoins, elle ne s’intéresse qu’aux contenus qui  déterminent soi-disant le programme des grands médias. Ses critiques, fondées sur des conceptions traditionnelles de la propagande et de l’agitation, conçoivent le média comme un contenant indifférent, déversant des opinions sur un public réputé passif. Ces dernières, qui sont considérées comme fausses selon le point de vue particulier de chaque critique, ne peuvent, dans un tel schéma, qu’être génératrices de fausse conscience. Des méthodes plus affinées de la critique de l’idéologie élargissent cette « relation d’aveuglement », en attribuant à l’adversaire des intentions toujours plus subtiles et sournoises. C’est alors une séduction aux artifices difficilement pénétrables qui prend la place de l’agitation directe : le consommateur, qui ne se doute de rien, est persuadé par ceux qui tirent les ficelles et ne sait même pas comment cela lui arrive.

     

                Les arguments de la thèse de l’imitation sont au contraire essentiellement moraux. A ses yeux, la consommation médiatique est avant tout dangereuse pour les mœurs : qui s’y adonne s’accoutume au libertinage, à l’absence de responsabilité, au crime et à la violence. Elle a pour conséquences subjectives des individus insensibles, endurcis et obstinés, la perte des vertus sociales, et une dissolution générale des mœurs pour conséquences objectives. Cette forme de la critique des médias s’alimente d’une manière immédiatement reconnaissable à des sources bourgeoises : on y retrouve les motifs, qui au XVIIIe siècle déjà, étaient ceux des vaines mises en garde de la jeune critique culturelle contre les dangers de la lecture des romans.

                Le soupçon que nourrit la thèse plus récente de la simulation relève de la théorie de la connaissance. Elle est également plus moderne dans la mesure où, tenant compte de tout le développement technique des médias, elle prend aussi au sérieux l’existence de la télévision, ce que l’on ne saurait affirmer de celles qui l’ont précédée. Le média, selon elle, met le spectateur hors d’état de distinguer entre la réalité et la fiction ; il rend la réalité originelle méconnaissable ou la remplace par une seconde réalité, fantomatique. Une version plus poussée, qui se veut même à l’occasion positive, inverse ce rapport et affirme que la distinction entre réalité et simulation n’a plus de sens dans les conditions sociales données

    La quatrième thèse, vers laquelle convergent toutes les précédentes, est celle de l’abrutissement. Elle prend peu à peu la consistance d’une déclaration anthropologique : les médias , à l’en croire, altéreraient non seulement l’esprit  critique et le discernement, la substance morale et politique, mais aussi la perception elle-même, voire l’identité psychique de leurs utilisateurs. Ils produiraient ainsi, si on les laissait faire, cet homme nouveau que l’on peut se représenter, au choix, comme un zombi ou un mutant.

                Toutes ces théories manquent de solidité. Non seulement leurs auteurs estiment pouvoir se passer de preuves, mais ils ne se font même aucun souci au sujet de ce critère minimal qu’est la plausibilité. Ainsi, pour ne donner que cet exemple, personne n’a pu jusqu’ici nous présenter, hors d’une clinique psychiatrique, un seul « téléspectateur » incapable de distinguer si une scène de ménage a lieu sur l’écran, dans une émission de la série en cours de projection, ou bien à la table où il prend son petit déjeuner. Mais cela ne paraît pas déranger les partisans de la thèse de la simulation.

     

                                                               Hans Magnus ENZENSBERGER, Médiocrité et folie,

    Traduit de l’allemand par Pierre Gallissaires et Robert Simon, Gallimard, 1991.

     

     

    I- Résumé                             8pts

                Ce texte comporte 669 mots. Vous le résumerez en 167 mots. Une marge de 17 mots en plus ou en moins est admise. Vous mentionnerez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

     

    II- Discussion                    10pts

     

    L’auteur de ce texte estime que toutes les plaintes contre la télévision sont sans objet.

    Vous direz, dans un développement argumenté illustré d’exemples tirés de votre observation des médias, si vous partagez ce point de vue.

     

     


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